Afin d’être pleinement satisfaits de notre vie, nous devons chercher à donner du sens. Nous donnons du sens à notre existence à travers trois dimensions : une dimension affective et relationnelle (le cœur), une dimension cognitive (le cerveau) et une dimension comportementale (l’action). Pour être heureux, il nous faut donc travailler de manière équilibrée sur les trois dimensions de la quête de sens et veiller à ce qu’elles soient bien alignées.
Les 3 dimensions de la quête de sens
Peu de personnes ont conscience de ce triptyque et c’est l’une des raisons qui fait que notre vie ne nous satisfait pas totalement. De manière générale, nous ne cherchons pas à contenter simultanément les trois dimensions de la quête de sens et par conséquent nous menons une vie déséquilibrée privilégiant une (ou deux) dimension au détriment des autres (de l’autre). Par exemple, certains d’entre nous consacrent la grande majorité de leur temps à leur travail (car ils se sentent utiles, car ils ont de la reconnaissance, car ils pensent que l’argent va les rendre plus heureux…), mais ont un manque affectif, car ils ne consacrent pas suffisamment de temps à leur vie personnelle. A contrario, d’autres parmi nous sont entourés par de nombreuses personnes qu’ils aiment, mais ne parviennent pas à s’engager dans une activité dans laquelle ils se sentent utiles et qui les comble.
Étant donné que nous sommes des animaux sociaux (dimension affective et relationnelle), l’amour, l’amitié, les relations parents-enfants, notamment, jouent un rôle fondamental dans la construction d’une vie qui nous comble. C’est également le cas des processus mentaux, qui correspondent à la dimension cognitive. Il peut s’agir de nos pensées, de nos convictions et valeurs personnelles (comme la défense de l’environnement, des femmes battues…), ou bien encore de la spiritualité, de l’art… Enfin l’action, à travers l’engagement dans une activité professionnelle ou personnelle (dimension comportementale), joue un rôle essentiel lorsque nous nous sentons particulièrement utiles.
Pour contenter les trois dimensions de la quête de sens, j’applique quotidiennement cette stratégie : délivrer de la valeur autour de moi. Le fait de vouloir créer et apporter de la valeur répond simultanément à la dimension affective et relationnelle puisqu’en voulant aider une ou plusieurs personnes je crée du lien social, à la dimension cognitive car mes actions sont en accord avec mes valeurs et convictions personnelles (la bonté est chère à mes yeux), à la dimension comportementale car je me sens particulièrement utile lorsque j’apporte de la satisfaction à une ou plusieurs personnes. En procédant ainsi, il n’y a plus de rupture, mais de la continuité entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle.
Point de vigilance :
Lorsque nous souhaitons donner du sens à notre existence, il est important de garder à l’esprit qu’il faut gagner suffisamment d’argent pour couvrir ses besoins fondamentaux et ceux de ses proches. Si cela n’est pas possible avec l’activité qui nous comblerait, la solution consiste à exercer en parallèle une activité « alimentaire » qui est suffisamment rémunératrice et qui laisse suffisamment de temps pour réaliser l’activité épanouissante.
Le besoin de cohérence
Nous sommes des êtres contradictoires. Il arrive en effet très souvent que nos pensées (dimension cognitive) soient en contradiction avec nos actions (dimension comportementale).
À titre d’exemple, j’ai des collègues et des amis qui ont l’intime conviction que notre planète est en train de mourir. En conséquence, ils adoptent des points de vue extrêmes pour avoir une empreinte carbone minimale : faire un seul enfant, ne plus prendre l’avion… Pourtant, dans le même temps, ils se font construire une piscine ou se font installer une climatisation au sein de leur résidence principale, ce qui est loin d’être optimal pour la planète.
Lorsque nos pensées et comportements ne sont plus en phase, une sorte de tension interne apparaît. Cette tension peut produire une forme de malaise, voire de souffrance, qui nous empêche d’être totalement satisfaits de notre vie.
Il existe trois techniques pour éliminer cette tension interne. Pour illustrer ces différentes méthodes, partons du principe que je suis écolo, mais que mes pensées ne sont pas toujours alignées avec mes actions ce qui engendre une forme de malaise chez moi.
La première technique consiste à changer mes convictions en faisant évoluer mon opinion. Par exemple : « C’est décidé, je ne suis plus écolo. C’est bidon ! »
La seconde technique consiste à ajuster mon comportement, afin que ce dernier s’accorde à mes convictions. Par exemple : « Cet été, je pars à l’autre bout du monde, mais uniquement en train et à vélo. »
La troisième technique consiste à utiliser la post-rationalisation que j’ai détaillée dans l’article sur la gestion de l’ego (cf. paragraphe « Ménager son ego »).